Oie semi palmée

On considère l'Oie pie comme l'ancêtre de l'oie. C'est un exemple très intéressant, un genre de fossile vivant, dans l'évolution des oiseaux.
Dans la grande famille des Anatidés, elle constitue à elle seule, la sous-famille : des Anséranatinés dont elle est la seule représentante. Dans la classification des oiseaux, l'oie Pie se situe après la famille des Anhimidés (Kamichis), dans la famille des Anatidés (Oies, Cygnes, Canards) juste avant la sous-famille des anserinés (Oies, Cygnes et Dendrocygnes).
Elle montre bien certaines des caractéristiques de ces deux familles d'oiseaux. Avec les oies, elle posséde en commun le plumage et le bec. Pourtant avec raison on la considère comme une oie aberrante.
Seules les oies de Gambie, appartenant à la Tribu des Cairinini, ont beaucoup de ressemblances avec l'Oie Pie. Par contre l'Oie de Gambie possède des éperons carpiens sur les coudes des ailes comme le Kamichi.
Finalement quand on l'observe bien, on s'aperçoit que l'Oie Pie a bien plus de points en commun avec le Kamichi qu'avec les oies. Cela concerne non seulement de nombreux traits comportementaux (nidification, élevage des jeunes...) mais aussi des caractères morphologiques comme par exemple la peau nue entre le bec et le tour des yeux ainsi que les très robustes et longues pattes. Elle ne possède, comme son nom l'indique, que des débuts de palmures entre les longs doigts de ses pattes.

Elle aime séjourner dans les arbres et est capable de se mouvoir sur d'assez minces branches. Cette faculté lui est offerte grâce au long doigt arrière de chaque patte. Exceptionnel, parmi les Ansériformes, tout comme les Kamichis, elles ne perdent jamais la possibilité de voler. La mue se déroule d'une façon continue. Les deux sexes ne montrent pas de différence morphologique excepté la grosse bosse sur le sommet du crâne qui est un peu plus prononcée chez le mâle. Le couple s'occupe de la couvaison ainsi que de l'élevage des jeunes.

La distribution géographique de l'Oie semi-palmée va du sud de la Nouvelle Guinée et des côtes : du Nord et de l'Est de l'Australie, à la Tasmanie. Elles habitent les zones humides côtières ainsi que les terres inondées.
Curieusement cette oie est dépendante temporairement de l'eau et des contrées marécageuses, mais elle n'aime pas nager.

Sa reproduction
Comme beaucoup d'oies, elles préfèrent nicher en colonies, par contre elles sont souvent polygames, c'est-à-dire qu'elles vivent souvent en trio (un mâle pour deux femelles), ce qui est assez rare chez les oies sauvages. Le nid est construit directement dans l'eau peu profonde et représente un amas important de matière végétale. Une ponte moyenne est d'environ 5-6 oeufs. 14 oeufs ont quelques fois été découverts dans certains nids, il s'agit certainement là, de la ponte de plusieurs femelles. L'incubation est de 28 jours. Les oisillons sont en partie nourris par les parents ce qui est, là enco-re, assez rare chez les oies.
L'alimentation des petits est presque exclusivement végétale (herbe, plantes aquatiques, zoo-plancton et petits crustacés).

La captivité
D'après les renseignements que l'ai pu obtenir, il y a peu, l'Oie Pie ne se reproduisait en captivité en dehors des parcs zoologiques d'Australie, que dans trois zoos dans le monde : Le San Diego Zoo aux USA, en Angleterre dans certains centres du Wildfowl Trust, et en France au Parc de Clères.
Il paraîtrait, que plus récemment d'autres Parcs, auraient également enregistré quelques naissances. (Anvers)
Le Parc de Clères possède quelques couples. Connu pour la grande liberté qu'il octroie à ses pensionnaires, il n'a pu faire de même pour les oies Pie vu l'agressivité des mâles qui n'hésiteraient pas à s'attaquer aux visiteurs en période de reproduction. Malgré tout, dernièrement un jeune couple a été laissé en liberté à titre d'essai sur la grande pelouse avec les oies et les grues. J'ai pu me rendre compte qu'il vaut mieux ne pas les approcher de trop près.
Le Parc de Clères laisse les couples couver leurs oeufs, mais les petits sont prélevés à la naissance et sont ensuite élevés à la main. Chose qui ne semble pas présenter de difficultés particulières, bien au contraire les jeunes paraissent très confiants et attachés à la personne qui les soigne.

Naturellement les oies-pies semblent pouvoir se reproduire à l'âge de 4 ou 5 ans mais en captivité aucune reproduction n'a été enregistrée avant un âge beaucoup avancé : parfois 9 ans mais souvent 15 ans.

Tout comme le Kamichi, l'Oie semi-palmée nécessite d'être abritée pendant la période hivernale c'est-à-dire lorsqu'il y a risque de gel. Tenues dans de bonnes conditions, ces oies peuvent atteindre un bel âge. Clères possède un couple de 30 ans qui se reproduit encore.

Source : http://pronaturafrance.free.fr/oiepie.html et Google images